du samedi 26 juillet au vendredi 29 août 2014
Expositions
Chez José Puchalt, la démarche est évidente. On peut voir dans son atelier la trace d'époques disparues, de manières maintenant dépassées, abandonnées. Il cherche, il évolue, il tourne des pages, il avance.
A une certaine époque, il peignait par taches de couleur presque géométriques et fortement cemées de noir. Les contrastes de lumière sur la toile pouvaient alors évoquer ceux d'un vitrail. C'était le succès : ses personnages, ses paysages se vendaient bien... mais cela devint vite trop conventionnel, trop facile : il n'y avait plus d'aventure, le travail devenait procédé. ll était temps de partir, d'aller ailleurs.
ll fallait donc changer de technique. Finis les pinceaux et la peinture très diluée qui se contente de couvrir la toile. Les deux dimensions de la surface ne suffisaient plus, il fallait en ajouter une troisième : l'épaisseur. José attaque désormais la peinture comme un matériau qu'il travaille au couteau, avec des baguettes. Les couches de peinture se superposent, les différents outils la travaillent, en surface et en profondeur, les couleurs du dessous remontent, la pâte est malaxée, écrasée, striée, hachée, rayée. Et c'est ce travail de la matière qui conduit désormais la recherche, ouvre des portes imprévues, impose des signes simples comme un alphabet en?n capable de révéler un monde inconnu. Le monde de José...
Ce qui me touche le plus dans la peinture de José Puchalt, (ce que je me permets d'appeler amicalement le monde de José » l), c'est la recherche de quelque chose de simple, simple comme un jardin zen, un espace de peinture où de puissantes forces contradictoires cherchent un équilibre et parfois le trouvent.
Le tableau idéal de José, tel que je me le représente (...et tel que je crois le comprendre, mais je puis me tromper l), ce tableau est construit sur des oppositions binaires aussi simples et inépuisables que le Yin et le Yang : c'est une toile dressée, franchement verticale, un peu étroite... Cet espace de la toile est ensuite coupé d'une ligne horizontale, à une hauteur variable. (. . .Et déjà tout est dit : verticalité de l'espace, horizontalité d'un horizon, et place de l'homme, apparemment absent, mais présent dans le geste du peintre et le regard du spectateur !)
La partie du haut est traitée au couteau, en glacis superposées, complexes, la partie du bas est striée de traits verticaux tracés en pleine matière avec des bouts de bois, des baguettes, et ces traits peuvent être raides et systématiques, un peu mécaniques, ou au contraire, animés de courbes comme de hautes herbes secouées par le vent ou écartées par un promeneur.
Le dialogue de ces deux surfaces, de ces deux techniques, de ces deux espaces pourrait aboutir à une simplicité abstraite, à une sorte de néo «Malévitch « carré gris sur carré vert l», à un simplisme que nous connaissons bien.
Mais si José connaît la tentation de l'abstraction (comme en témoignent aussi les toiles inspirées par sa vision des vieilles mes de Carpentras, la ville où il habite”), il reste résolument figuratif, car il reste attache à la complexité des choses...
Infos
Montbrun les Bains, Domaine thermal
Horaire(s): tous les jours aux horaires d'ouverture des thermes.
Tarifs: Entrée libre
Renseignements : OT Montbrun 04.75.28.82.49